Provexi, 41 salariés, vient de décrocher le label « Lucie » pour son engagement durable. Portrait d’une entreprise qui se veut « bienveillante » avec tous ses partenaires.

 

Dès les débuts, on a construit l’entreprise avec une idée de développement durable », souligne Benoit Desvignes, l’un des trois actionnaires de Provexi avec Anne, son épouse, et Franck Lecoq.

« Quand on a commencé à embaucher des gens, c’était vraiment avec l’idée de ne pas avoir un jour à les licencier. Cette philosophie durable, on l’applique aussi avec nos clients que l’on veut vraiment garder », explique Benoit Devignes.

Lancée en 2003, Provexi a embauché son premier salarié qu’en 2005. Elle en emploie aujourd’hui 41 et en embauchera deux très prochainement. Provexi progresse d’année en année. Les clients sont fidèles. Les salariés tout autant. L’activité, évidemment est porteuse mais elle n’explique pas tout.

Chez Provexi, tout est fait pour que chacun se sente « en confiance ». « Dès le départ, on a voulu responsabiliser tout le monde », souligne Benoit Desvignes. Quand l’entreprise a grandi, l’équipe de direction s’est convertie à la sociocratie, une méthode de gouvernance venue des Pays-Bas qui permet à chacun de s’exprimer. Toute prise de décision importante se fait par consentement mutuel.

Provexi

Cours de « pilates » et sophrologie

Plus pratiquement aussi, chez Provexi, entre midi et deux, des cours de gymnastique « pilates » sont dispensés. Une sophrologue vient une fois par semaine.

L’entreprise a également signé la charte de la diversité. La bienveillance est une valeur cardinale de Provexi.

Elle est mise en avant tout comme son grand projet : durer et rester à Troyes. Tout cela a un nom : la Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). Provexi en a pris conscience lorsqu’elle a fêté ses 10 ans.

C’était en 2013, elle a alors organisé une grande conférence à l’Université de technologie de Troyes pour populariser la RSE auprès des Aubois. Une volonté de partager et de faire savoir qui a conduit l’entreprise à se lancer fin 2014 dans l’obtention du label « Lucie », basé sur la norme ISO 26 000, pour son engagement en faveur de la RSE et du développement durable. Un chantier assez lourd avec une grosse part d’auto-évaluation et de formalisation des pratiques qui s’est terminée par un audit de dix jours. « Cela nous a permis de vérifier nos pratiques, de les approfondir, se félicite Benoit Desvignes.

C’est important aussi pour les nouveaux venus. Cela nous permet d’afficher ce que nous sommes. »

Vis-à-vis de l’extérieur, le label permet aussi de partager l’esprit maison avec les clients.

« On a des grands noms du CAC 40 qui sont eux aussi engagés dans des démarches de qualité et de responsabilité. C’est un plus dans nos relations avec eux mais on ne l’a pas fait pour ça. »

Pour obtenir ce label, Provexi a travaillé durant un an en auto-évaluation et déboursé 10 000 € pour l’évaluation finale.

« Oui, c’est un coût, reconnaît Benoit Desvignes, mais ce n’est rien à côté du coût du turnover ou d’un recrutement. »

Recommanderait-il à d’autres entreprises de se lancer dans l’obtention du label ?

« Tout dépend évidemment du contexte. Moi, je suis convaincu de l’intérêt d’un label octroyé par un organisme indépendant. Beaucoup s’autoproclament vertueux en termes de développement durable, mais dans les faits, il peut s’agir d’une façade. L’information manque de fiabilité. Les entreprises réellement vertueuses sont pénalisées par celles qui ne jouent pas le jeu et fragilisent la confiance. »

En interne, en tout cas, le label n’a fait que renforcer la confiance. Son obtention a été l’occasion de s’en préoccuper non seulement durant un an mais aussi de mettre en place les outils pour la faire vivre. Le label est accordé pour trois ans.