Signe égalité hommes femmes - Label LUCIE

La parité au travail est fondamentale en matière de RSE. Elle affecte toutes les thématiques de l'ISO 26000 et plus particulièrement le respect des individus. De plus, la parité contribue à la performance globale de l'entreprise.

Se considérer en tant qu'égaux ne date pas d'hier. Pourtant, l'égalité femmes-hommes dans le monde professionnel ne s'impose comme une évidence que depuis quelques années. Une évidence qui ne se traduit pas encore systématiquement par des actes.

Lois et hors-la-loi : la parité oubliée

La Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen déclare : "Les hommes naissent et demeurent libres et jouissant de l'égalité en droits". Si la déclaration avait alors une portée universelle, rappelons que la Constitution de 1791 a refusé la citoyenneté aux femmes.

Il faudra attendre 1944 pour que les femmes retrouvent le droit de vote.

De plus, le Code du travail interdit bien toute discrimination fondée sur des critères comme le sexe, l'état de grossesse et la situation de famille et confirme le principe de l'égalité de rémunération pour un même travail inscrit dans la Constitution de 1946.

La question de l'égalité femmes-hommes a ensuite intégré le monde du travail. En 1983, la loi Roudy prône l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes en entreprise ; puis la loi Génisson qui impose une négociation et la mise en place d'indicateurs ; et enfin la loi relative à l'égalité salariale en 2006.

Depuis 2010, les textes de loi se durcissent et ordonnent différentes sanctions :

  • la loi Copé-Zimmermann de 2011 pose une obligation de respecter un quota minimum de membres de chaque sexe pour une représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et des conseils de surveillance des entreprises. Dans le cas de non-respect, l'entreprise risque la nullité des nominations et la suspension de versement des jetons de présence ;
  • la loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, est abordée cette fois-ci "dans toutes ses dimensions". Ses mesures clés traitent de l'égalité professionnelle et ses moyens, des impayés de pensions alimentaires, des violences faites aux femmes, de la lutte contre les stéréotypes sexistes ainsi que de la généralisation de la parité pour faire évoluer les mentalités.

Elle constitue maintenant l'Objectif de Développement Durable n°5 de l'ONU.

Les réglementations sont nombreuses mais quels impacts ont-elles vraiment ?

Le coût des discriminations

Le problème aujourd'hui, ce n'est pas la législation mais son application. Les entreprises trop souvent ignorent ces exigences et se contentent d'accepter l'amende de l’État. Mais l'inégalité se creuse de plus que très peu d'entreprises sont réellement sanctionnées.

La discrimination peut être directe, lors de la sélection à l'embauche, ou indirecte, concernant les taux de rémunération. A cela s'ajoute le plafond verre et les parois de verre, excluant les femmes des niveaux hiérarchiques les plus élevés, avec un diplôme universitaire égal à celui des hommes.

Schéma parité au travail plafond et parois de verre - Label LUCIE

"Les progrès réalisés sont trop lents"

Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, l'affirme. L'écart ne se creuse pas mais il stagne. En effet, Eurostat déclare en 2019 un salaire horaire brut moyen des femmes inférieur de 15,4% à celui des hommes en France. On constate une légère baisse en comparaison de 2010 de seulement 0,2%.

Les choses changent mais il convient de faire plus vite. Ce sont alors les citoyen·ne·s qui dénoncent les injustices de la parité au travail. Les femmes s'affirment dans des fonctions à hautes responsabilités, les cercles professionnels féminins se multiplient et la voix des nouvelles générations se fait entendre avec une médiatisation brute et transparente des questions de femmes.

Les citoyen·ne·s et les entreprises s'engagent vers l'inclusion au travail

La Société cesse d'attendre les législateurs et devient leader du changement. C'est l'importance de l'engagement qui donnent envie aux citoyen·ne·s et aux entreprises d'entreprendre des actions qui ont du sens.

Les mouvements sont de plus en plus nombreux pour dénoncer cette disparité. En 2019 par exemple, les femmes arrêtaient symboliquement d'être rémunérés le 5 novembre à 16h47. Le "dress code", le plafond de verre, la parité dans les métiers dits "d'hommes", le harcèlement, l'endométriose : de nombreux sujets créent des débats dans le monde du travail pour une représentation plus juste de la femme.

D'autre part, les citoyen·ne·s s réclament une justice notamment avec le congé parental. On ne parle plus de congé maternité ou paternité mais bien d'une responsabilité partagée dans le couple. C'est cette différence sexuée qui provoque un nouvel impact négatif dans la carrière de la mère. 105 entreprises se sont engagés pour participer à l'égalité femmes-hommes avec le Parental Act qui prolonge un congé "second parent" rémunéré.

Rattraper le retard de la France

Toutes ces actions sont un premier pas pour rattraper le retard français sur la question. Le Global Gender Gap dévoile le top 10 des pays au plus proche de la parité. La France se place 12ème, loin derrière l'Islande, de la Norvège et de la Finlande. Cependant, concernant l'égalité des salaires à poste égal, pas besoin de chercher : elle occupe la 133ème place.

Une politique d'égalité rentable

En 2018, le Bureau international du travail présente une approche positive des chiffres d'aujourd'hui avec une étude auprès de 13 000 sociétés dans 70 pays. Selon eux, la diversité des sexes dans les effectifs produit "des résultats économiques en permettant aux entreprises d'exploiter les meilleurs talents et compétences disponibles".

Près de 3 entreprises sur 4 déclarent être dotées de politiques d'égalité des chances. L'avenir est donc prometteur. Et 60% d'entre elles lient ces politiques à un gain de rentabilité ou productivité ! Elles l'expliquent par différentes raisons :

  • Fidélisation des talents,
  • Surcroît de créativité,
  • Amélioration de la réputation...

Néanmoins, les postes à responsabilité demeurent l'apanage des hommes. De plus, ces politiques se trouvent majoritairement dans les grandes structures. La parité au travail est pourtant un objectif commun à toutes les organisations et l'élimination de l'écart de genre assure un avenir responsable et durable.

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