A l'occasion de la publication d'un livre blanc sur la mode circulaire, Goodwill-management et l’Agence LUCIE ont organisé un afterwork. Si l’économie circulaire dans le monde de la mode n’est qu’à un stade embryonnaire, au Juste, KLOW, les Récupérables et le Slip Français prouvent que les initiatives se développent. Ce soir-là, les petites marques ont inspiré les plus grandes, qui doivent faire des pas de géants pour changer le modèle.
La fast-fashion, un système à bout de souffle
au Juste, KLOW, Les Récupérables et Le Slip Français, 4 marques engagées en faveur d’une mode plus responsable ont partagé leurs visions de la mode circulaire.
Le système de la "fast-fashion" est à bout de souffle. Arnaud Bergero, directeur des opérations de Goodwill-management et animateur de la table ronde, le rappelle en quelques chiffres :
- 100 milliards de vêtements produits chaque année dans le monde
- Chaque personne achète en moyenne 20 kg de vêtements par an au Royaume Uni
- Les Européens se débarrassent de 4 millions de tonnes de textiles tous les ans selon l’ADEME
- Dont 80% ne sont pas recyclés
Une table ronde autour de 4 marques engagées
De gauche à droite : Isma Chanez et Gaëtan Gimer de KLOW, Anaïs Dautais Les Récupérables, Gonzague Lablancherie d'au Juste et Antoine Morel du Slip Français.
"La mode circulaire, c'est la mode à l'envers" - Anaïs Dautais, Les Récupérables
KLOW est une plateforme de vente en ligne construite pour faciliter l’accès des consommateurs à des vêtements éco-responsables. KLOW aide le consommateur à distinguer les marques sincères et celles qui font du greenwashing.
Les Récupérables, une marque d'upcycling, 100% Made In France. Pourquoi produire de la matière alors qu’il en existe déjà ? C'est pourquoi la marque utilise des rideaux vintages ou des fins de rouleaux pour concevoir ces vêtements. Le local et le social sont des valeurs fortes pour la marque, qui favorise l’emploi de personnes en situation d’exclusion pour produire ses collections.
La marque au Juste est une marque de vêtements entièrement recyclés, spécialisée sur le pull. Elle se diversifie progressivement pour proposer toute une gamme de hauts. L’objectif d'au Juste, rendre l’ensemble de la chaîne de valeur juste.
Labellisé LUCIE 26000, le Slip Français, propose des sous-vêtements entièrement fabriqués en France. Si la marque n'a pas encore totalement intégré l'économie circulaire à son modèle, elle y travaille sérieusement.
Faire de la mode circulaire, c'est facile ?
Intégrer l’économie circulaire dans l’industrie de la mode demande avant tout de la créativité. Il faut en effet être créatif pour répondre aux contraintes et aux limites techniques que cela impose. Ce changement de modèle nécessite la création de nouveaux partenariats.
De plus, le point de départ de la marque rend plus ou moins complexe le passage d’un modèle linéaire à un modèle circulaire. Il est plus facile d’intégrer un modèle circulaire à la création d’une marque, que de passer d’un système de fast-fashion à un modèle plus durable.
Enfin, Antoine Morel du Slip souligne la nécessité de rendre désirable la mode circulaire. Les consommateurs pourront ainsi changer leurs modes de consommation et plébisciter des vêtements plus responsables.
La recette d'Anaïs des Récupérables pour changer d'échelle
Pour que la mode circulaire devienne la norme, il est nécessaire de structurer la démarche.
Anaïs Dautais fondatrice de la marque Les Récupérables nous livre sa recette :
- Réaliser une levée de fond afin de sécuriser les approvisionnements en matières premières et les partenariats
- Diversifier son offre de vêtements responsables et ainsi élargir sa cible
- Faire de la R&D pour améliorer la supply chain, s’assurer que les ateliers peuvent monter en charge
- Développer les points de vente, notamment en ouvrant des boutiques physiques pour rassurer le consommateur
Redéfinir la valeur d'un vêtement
Pour intégrer l’économie circulaire à l’industrie de la mode, il faut ajuster les curseurs et redéfinir le juste prix d’un produit, en fonction de la valeur qu’il crée.
Un travail de sensibilisation auprès des consommateurs est nécessaire afin qu’ils changent sa manière de consommer. Il faut accepter de payer plus cher un produit qui a impact social et environnemental positif. Une nouvelle fois il s’agit de moins mais de mieux consommer.
"Le tee-shirt à 2 euros, ça n'existe pas !" - Anaïs Dautais, Les Récupérables
La fast-fashion doit revoir sa copie et l’ensemble de son modèle économique. Il faut réapprendre aux consommateurs le juste prix d’un vêtement, celui de la main d’œuvre, de la matière et du transport.
"Il faut que le consommateur retrouve la notion de ce qu'est le prix d'un vêtement, il faut donc faire un gros travail de sensibilisation et de pédagogie." - Eloïse Moigno, SloWeAre
Inventer les solutions de demain
A travers des ateliers en intelligence collective, LUCIE et Goodwill-management ont rendu tous les participants acteurs de la soirée. Pari réussi, en groupes, les participants ont répondu aux problématiques suivantes :
- Comment concevoir le vêtement ZERO impact ? Avec Violaine Lablancherie d’au Juste, Gaëtan Gimer de Klow et Remy Renard Ecclo
- Comment s'assurer que le consommateur ait le bon niveau d'information ? Avec Thomas Ebele de SloWeAre
- Quelles sont les compétences de demain de l’industrie de la mode ? Albane Forestier IFA
- Comment changer les pratiques du consommateur et rendre sexy la mode circulaire ? Avec Camille Greco de CrushON
- Quel est le canal de distribution le plus adapté à la mode responsable ? avec Gonzague Lablancherie d’au Juste et Isma Chanez de Klow
De nombreuses idées ont émergé de ces ateliers, découvrez-les en téléchargeant le compte-rendu de la soirée.
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